Que signifie "travailler à domicile" en étant diplômé du CAP AEPE ? 

Le travail à domicile dans la petite enfance recouvre deux réalités : le travail au domicile de l’AEPE, et le travail au domicile des parents. Dans les deux cas, il permet un accompagnement personnalisé de l’enfant puisqu’il s’agit d’un accueil individuel de la petite enfance. Il est recommandé de se mettre à son compte à domicile après avoir déjà acquis de l’expérience dans des structures collectives (crèches, jardins d’enfants…). En effet, vous aurez plus de crédit auprès des parents pour travailler en individuel avec leur enfant si vous avez déjà acquis des réflexes professionnels dans un encadrement collectif. C’est d’ailleurs le parcours de la très grande majorité des accompagnants éducatifs de la petite enfance qui travaillent à domicile. 

Le travail à domicile possède de nombreux avantages par rapport au travail en crèche, mais présente aussi plus de risques et de contraintes en tant que professionnel. 

Travailler à son propre domicile

Travailler chez soi apporte avant tout du confort dans sa pratique professionnelle. Il est souvent plus facile d’imaginer et de concevoir des activités pour l’enfant dans un lieu que l’on connait sur le bout des doigts. De plus, cuisiner par exemple est plus agréable dans son propre domicile, et vous êtes libre de proposer des repas de votre composition à l’enfant dont vous avez la charge. L’accompagnement que vous prodiguez aux enfants est d’ailleurs sur mesure puisque vous n’avez qu’un nombre limité d’enfants sous votre responsabilité. Vous les connaitrez donc par cœur et serez plus à même de leur proposer des activités adaptées à leurs besoins. En somme, travailler à son domicile est avant tout un gain d’autonomie et d’indépendance qui peut être très confortable. 

Néanmoins ce sont aussi des contraintes assez lourdes. En effet, ne reçoit pas des enfants en bas âge qui veut. Le simple diplôme de CAP AEPE (anciennement CAP Petite Enfance) ne suffit pas. Il faut être, en plus de cela, agréé par la Protection Maternelle et Infantile (PMI). Pour obtenir l’agrément, il faut faire une demande au département, et c’est la PMI qui délivre ou non le précieux sésame, et détermine le nombre d’enfant que vous pouvez accueillir dans votre logement. Les travailleurs sociaux, lors de la visite de la PMI à votre domicile, vérifieront tout d’abord trois points principaux : l’hygiène et le confort du logement, l’espace offert et son organisation, et l’accessibilité de votre habitation. 

• Hygiène et confort : L’hygiène de votre logement doit être irréprochable. Cela veut également dire que si certains éléments de votre logement sont vétustes ou anciens (papiers peints présents depuis plus de 10 ans par exemple), on vous demandera de les changer pour ne pas compromettre la santé des enfants.
• Dimensions et organisation de l’espace d’accueil : Dans votre logement d’assistant maternel, il doit exister un espace suffisant pour le sommeil, le repas, le change et le jeu des enfants accueillis. Un espace dédié à chacune de ces activités (sommeil, change, jeu, repas) doit être clairement identifié. En conséquence votre logement doit être un F2 minimum, c’est à dire posséder au moins deux pièces « habitables » de plus de 9 m2 : salon + chambre afin de pouvoir isoler un enfant qui dort pendant que les autres jouent avec vous. Cependant chaque PMI est libre de fixer ses exigences, qui peuvent beaucoup varier d’un département à l’autre et même d’une ville à l’autre.
• Accessibilité de l’habitation : Enfin il est important pour la demande d’agrément que votre logement d’assistant maternel soit accessible pour les enfants accueillis et leurs parents. Un logement au 6e étage sans ascenseur pose de gros problèmes d’accessibilité pour des parents avec des enfants en bas âge qui ne marchent pas et pèse un certain poids lorsqu’on les porte dans les bras. Cela peut donc entraîner un refus d’agrément. Même un logement au 1er étage sans ascenseur pourra faire l’objet d’une limitation de votre agrément (en général 1 ou 2 enfants maximum pour cette configuration).

Travailler au domicile des parents

Les contraintes sont moins lourdes pour l’AEPE lorsqu’il travaille au domicile des parents, puisque c’est le lieu de vie par défaut des enfants. Il est possible pour l’AEPE de suggérer des changements pratiques et sécuritaires au sein du logement, mais les parents ne sont tenus d’aucune obligation. Le nombre d’enfant s’élève majoritairement au nombre d’enfant gardé dans la fratrie, mais il est possible que plusieurs familles se regroupent à l’initiative des parents. Néanmoins les parents préfèrent souvent un nombre réduit d’enfant pour des questions évidentes de sécurité.